Autour du Tour

Mais au fait depuis quand utilise t’on le tour…. ?

Histoire du tour

Aujourd’hui je vais te parler de matériel et plus précisément du tour. Alors bien sûr nous allons aborder les différents tours mais tout d’abord un petit rappel historique sur l’objet.

Pour les tourneurs, le tour est plus qu’un matériel. Il devient souvent une une extension de notre main. Nous avons l’habitude de tourner sur un matériel en particulier, nous le connaissons par cœur. En un mot, oui, nous nous attachons à nos tours !

Donc petit voyage dans des temps millénaires pour voir ensemble depuis quand l’humain utilise un tour de potier.

Sculpture de potier égyptien

Au début de la céramique, l’Homme façonne par pinçage ou par colombin. On ne sait pas vraiment comment, mais un jour il a découvert que la céramique était plus solide si elle était cuite. On la cuisait alors dans des feux primitifs, un simple trou dans la terre à environ 900°.
C’est en Chine, entre 4800 et 3600 av. JC., dans la culture du Yangshao qu’apparaît pour la première fois la tournette, appelée aussi le tour lent. Elle va être utilisée d’abord sur des petites pièces, les grandes pièces étant toujours montées au Colombin.
C’est en Mésopotamie, à Suse et à Uruk, qu’on atteste l’apparition des premiers tours rapides (environ 100 révolutions/minute) vers 3 500 à 3 000 av. J.-C. La plus ancienne pièce de tour, un disque en argile de 75 com, est découvert à Ur environ 3000 à 2000 av. JC. Un second tour sera également découvert à Uruk. On découvrira également des pièces striées, attestant de l’utilisation de ces tours.

Les plus anciennes représentations du tour de potier sont visibles dans les tombes de l’Egypte ancienne entre 2500 et 1900 av. JC. A partir du VIIème siècle. On trouvera également des peintures en Grèce datant du VIIème siècle avant J.C.

Au fil du temps cette technique va se développer et elle va arriver en Europe via la Grèce. On découvrira de nombreuses parties de tour datant du second millénaire et de l’âge de bronze en Crète. Ces derniers montrent une évolution du tour, avec une inertie et un diamètre plus importants.
Source :
https://artefacts.mom.fr/Publis/Desbat_2004.pdf

Le tour à pied

Les premiers tours à pied connus vont être datés du début de la renaissance. On en trouve des traces dans l’iconographie en Italie ou en Allemagne à partir du XVème siècle. Le volant d’inertie est alors entraîné par le pied du tourneur. Ces modèles vont plus ou moins évoluer au fil du temps. Techniquement ils auraient sans doute pu être fabriqués plus tôt, on suppose qu’ils ne répondaient pas à une utilité ou à une mode. Néanmoins, ils ont pu être utilisés sans pour cela devenir une norme.

Aujourd’hui on utilise principalement le tour électrique. C’est une véritable évolution qui a grandement aidé le potier. Aujourd’hui les tours sont totalement adaptés, silencieux, avec un bac de récupération d’eau et des pédales automatiques qui gardent la vitesse souhaitée.

Quel tour acheter ?

Encore une fois, comme toujours en céramique cela dépend en premier lieu de ta production. Les shimpo sont sans doute une des marques les plus prisées par les céramistes et ils sont les plus vendus dans les magasins spécialisés. Les Brent sont les plus chers et sont souvent des tours vendus sur commande. Ce sont des tours robustes, pouvant supporter jusqu’à 30 kl de terre, et qui dureront dans le temps. D’autres marques comme des rhodes ou PW sont aussi disponibles. Lors de l’achat il y a plusieurs critères à prendre en compte :

La puissance : Privilégier entre 300 et 600 w. Il sera facile de tourner des petites pièces au plus grosses sans que le tour ralentisse.
Le son : C’est important de tourner dans un environnement agréable. Le son est donc un élément important du choix. Le shimpo whisper est ultra silencieux et agréable.

La taille de la girelle qui arrivent en 30 ou 35 cm. Même si la girelle fait 30 centimètres il est toujours possible de l’agrandir grace à des rondeaux soit posés sur la girelle soit enclanchés, donc ne te laisse pas stopper par ce détail.

La pédale : Il y a deux types de pédale mobile ou fixée au tour. La mobile est plus intéressante car elle permet d’être installé plus confortablement.

Le poids: En toute logique, plus un tour est lourd plus il est stable et plus il permet de centrer une grande quantité de terre sans problème.

Si tu souhaites aller vers l’occasion, suis de très près les annonces proposées. C’est un matériel très recherché et c’est bien souvent le premier qui répond qui décroche la mise. Mon conseil, emmène un pain de terre et essaye le sur place. C’est la meilleure façon d’évaluer le tour et comment tu seras, ou non, à l’aise pour travailler.
Un petit mot sur les sièges de tournage qui, à mon avis, sont superflus. Tu peux utiliser un tabouret. N’oublies pas de surélever les pieds arrière en les posant sur des planches.
Le tour à pied est toujours utilisé dans le monde entier. On en trouve parfois en vente. C’est une option tout à fait possible, il suffit d’apprendre à lancer la girelle pour tourner. C’est bien évidemment plus fatiguant et « un coup à prendre ».
Enfin, il y a aussi les petits tours « chinois » type Vévor. Ce sont des tours de piètre qualité mais qui peuvent être acheté pour démarrer dans la poterie ou à utiliser en démonstration. Ils sont très légers donc peu stables. Tu devras fabriquer une réhausse en bois sur laquelle poser ton tour car ils sont très bas (environ 20 cm de moins qu’un tour de meilleur qualité). Tu peux y tourner de petites quantités de terre et tu seras vite limité dans ton activité. Par contre, côté prix, il n’y a pas photo ! Ces tours coûtent environ 135,00 € alors qu’un tour shimpo par exemple c’est 10 fois plus !
Voilà j’espère que ce article t’aura donner un petit aperçu des choix qui s’offrent à toi. N’hésite pas à commenter !